Alors que toute trace de champignons a déjà disparu depuis un peu plus de 2 semaines suite à la sécheresse, c’est une vague de chaleur qui vient nous frapper de plein fouet. Est-ce que cela annonce de futures récoltes misérables ou au contraire, peut-on s’attendre à bientôt remplir nos paniers ?
Tentons d’y voir plus clair…
Définition du terme : vague de chaleur
Tout d’abord, donnons une définition exacte du terme « vague de chaleur », celle-ci nous vient du site météorologique belge www.meteobelgique.be :
« Une vague de chaleur est définie officiellement en Belgique par la succession de minimum 5 jours de températures maximales supérieures à 25°C, dont au moins trois sont supérieures à 30°C.
Une journée de canicule est une journée durant laquelle la température a atteint ou est montée au-dessus du seuil des 30°C, une journée d’été est une journée durant laquelle la température maximale a atteint ou dépassé les 25°C.
On peut donc aussi reformuler la définition de vague de chaleur par une période comptant minimum 5 jours d’été successifs, parmi lesquels on retrouve au moins trois jours caniculaires. »
Première constatation, il n’est nullement indiqué qu’une vague de chaleur ne peut être accompagnée de gros orages, ce qui serait pour nous une aubaine puisque chaleur et humidité forment un duo magique pour nos amis les champignons. Je vais donc considérer une vague de chaleur comme étant la succession de minimum 5 jours de sécheresse et de températures maximales supérieures à 25°C, dont au moins trois sont supérieures à 30°C »
Mes données
L’article n’étant pas destiné à être très long, allons droit au but avec ce petit tableau élaboré grâce à mes relevés. Il commence en 2010, et englobe donc les 10 dernières saisons mycologiques automnales. La première colonne est l’année, la seconde est le nombre de jours de vague de chaleur, la troisième est la tendance de l’année et enfin, la dernière est la position (classement) de l’année par rapport aux autres. Cette position est déterminée par la somme, en kg, des champignons comestibles ramassés en automne de ladite année.
Que retenir de ce tableau ?
C’est vrai que l’année où les jours de chaleur ont été les plus nombreux a été la pire de toute ma vie. À part ça, on y voit aucune corrélation entre vague de chaleur et récolte automnale. 2010 et 2019 ont été deux années très chaudes et pourtant j’ai fait 2 très bonnes saisons. 2012 et 2014 ont été des années sans vague de chaleur et les récoltes n’ont pas été à la hauteur…
Ne vous rendez donc pas malade de cette vague de chaleur, rien n’est perdu si ce n’est effectivement à court terme.
De quoi être rassuré ?
En ce qui concerne cette canicule, oui, je vous l’assure à 100 %.
Pour le reste, tout dépendra de la pluie qui va tomber dans un futur proche. Car finalement, ce qui fait fructifier les champignons, c’est d’abord l’eau, mais aussi les chocs thermiques, les grands écarts de température d’un jour à l’autre.
Ma meilleure année en 2015 l’a été suite à quatre chocs thermiques le 15, 25, 27 août et 1 septembre et 2 grosses averses le 15 et le 27 août. Une poussée de cèpes s’est maintenue durant un mois grâce à de petites pluies quasi journalières pendant tout le mois de septembre.
Ma seconde année en 2010 l’a été grâce à deux énormes pluies les 15 et 16 août qui m’ont donné une belle quantité de cèpes 10 jours plus tard. La poussée a durée une semaine mais comme le montre la photo ci-dessous, c’était assez exceptionnel. On a ensuite eu deux grosses pluies au milieu du mois d’octobre qui m’ont donné un bon mois de novembre de chanterelles brunes, pieds de mouton et autres pieds bleus…
En conclusion et pour répondre à la question du titre, je dirais que non, une canicule n’est pas notre ennemi à condition qu’elle s’arrête un jour et que la pluie arrive. Mais ça, c’est une autre histoire…
C’est comme ça les champignons, rien n’est jamais joué d’avance et rien n’est vraiment prévisible !